De Rosario
Rosario ,
Manuel Belgrado créa ici en 1812 la nation argentine .Cette ville pleine d'histoire profite d'un climat plus doux que Buenos-aires . Avec un côté " charme discret de la bourgeoisie " la ville s'étire le long du fleuve Paranã . De jolis parcs y accueillent joggeurs et familles .
C'est aussi la grande ville universitaire de l' Argentine . Le vieux centre est à la fois cossu et branché , bourgeois et bohême .
Nous aimons ces télescopages de styles . Populations mêlées pour des soirées plutôt tango ou électro , il est agréable de sortir .
Ce lundi , soirée milonga pour nous au Chamuyera , rue Corrientes . Ce soir , pour rentrer , nous descendrons " la Corrientes " et passerons devant la maison natale d' Ernesto Che Guevara .
Comme tous les soirs .
Mais vous ais- je seulement dit que le Che était natif de Rosario ?
Michel
Les argentins aiment les voyages et les voyageurs
Les Argentins aiment les voyages et les voyageurs.
Ici , on ne s’ ennuie pas dans les villes au feu rouge , il y a toujours le passager ou le conducteur de la voiture arrêtée à notre hauteur qui nous interpelle :
¿a donde van? ¿de donde vienen? ¿de qué país ?
suerte ! suerte !
C’est chaleureux et sympathique . Depuis notre départ de Buenos-Aires , notre chemin est parsemé de belles rencontres .
Le hasard et l’imprévu guident nos roues.
En sortant de Buenos-Aires nous nous sommes retrouvés un peu pommés, dans une immense zone moitié industrielle , moitié chantier en construction avec très peu d’indication pour en sortir .
C’est ainsi que nous avons rencontré Marisa et ses amis .
Ils étaient en ballade à bicyclette et lorsque nous leur avons demandé notre chemin, nous nous sommes retrouvés embarqués à leur suite , pédalant en direction de leur village distant d’ une vingtaine de kilomètres .
Marisa me raconte sur le trajet que son grand père est Français , de Bordeaux , mais qu’elle ne parle hélas que les quelques mots appris à l’ école . Elle me récite le début d’ un poème de Prévert , tout ceci avec l’ accent espagnol et le chuintement argentin , c’est adorable .
Il a mis le café
Dans la tasse
Il a mis le lait
Dans la tasse de café
Il a mis le sucre
Dans le café au lait
Avec la petite cuiller
Il a tourné
Il a bu le café au lait
Et il a reposé la tasse
Sans me parler ….
Elle a 46 ans, quatre enfants , un mari qui dirige une société de transport. Elle a renoncé depuis quatre ans à exercer son métier d’institutrice, c’est très mal payé ici , plus gratifiant de rester à la maison .
On pédale en se racontant nos vies dans un langage emmêlé de mots d’anglais, d’espagnol de français et l’on rit beaucoup .
Arrivés à Belen de Escobar nous partons à la recherche d’un petit hôtel « muy barato » et nous nous donnons rendez-vous après la douche pour une soirée « asado » grillade.
Marisa passe nous prendre à l’hôtel pour une visite de son village .Elle a laissé son mari s’occuper ce soir des quatre enfants et de la maison … nous irons faire leur connaissance pour le café .
Quelle belle famille. Quelle gentillesse émane de la petite troupe qui vient s’ assoir autour de la table avec nous .
Ils sont contents de nous recevoir et nous posent mille questions sur notre voyage .
Sergio,le mari de Marisa nous conseille sur notre prochaine destination, il connait très bien les routes d’ Argentine , ces avis nous serons très utiles pour la suite .
Nous nous quittons un peu tard un peu tristes en nous promettant de nous revoir à notre retour sur Buenos-Aires au mois d’ août . Les enfants se disputent la banquette arrière de la voiture, la plus petite sur les genoux de Michel pour un joyeux retour à l’ hôtel .
Buen viaje ! Suerte ! Suerte !
Marisa nous avait dit que nous trouverions des campings en bord de rivière dans la région de Barradero .
Là bas tout est organisé pour un des sport préféré des argentins
‘la pêche’.
Magnifique et bucolique à souhait .
Quelques troupeaux gardés par des cavaliers nous rappellent que nous sommes en Argentine au pays des gauchos.
Bonne arrivée à Buenos-Aires
Deuxième journée sous le soleil . Hier nous avons effectué une longue promenade à pied jusqu’au centre qui se trouve à 5 km du quartier populaire où nous nous trouvons.
Premières impressions sud américaine dans cette immense ville de 13 millions d’ habitants. Et ce premier regard est très agréable, depuis l’instant où le policier à l’ aéroport me demande en
souriant l’origine de ma casquette irlandaise….Puis il nous a été simple de mettre nos 2 cartons vélos et nos bagages dans un taxi . Ici la plupart sont des Renault Kango .Pas bête !
Nous restons à Buenos Aires cette semaine : pour écrire, remonter Raymonde et Modestine ( nos bicyclettes ), prendre l’air, écouter l’ herbe qui pousse ( ça va être dur ici ),vérifier si les
Argentines sont les plus belles femmes du monde comme on
me l’ a affirmé …. et décider enfin de notre prochaine route .
Sans oublier d’ aller danser le tango samedi soir !
15h .Retour de déjeuner dans un restaurant ouvrier qui se trouve un peu plus loin dans la rue . Empanadas et plat du jour pour 7,5 € pour deux avec télé à fond . Ambiance latino dans ce quartier
de dock très amoché par la crise, enfin la dernière avant la prochaine. Bâtiments industriels fermés et tagués. des affiches , plus toutes jeunes proposent « se vende » à d' improbables
acheteurs .
Aujourd’hui nous remontons Raymonde.
Hier il n’y a eu aucune casse pour Modestine … nous espérons !
Buenos- Aires . La Bocca .
Dimanche
Ce matin , la rue est déserte et les tiendas sont fermés . Pas grave . Le petit " déj " oeufs au plat café c'est sympa aussi .
Hier soir les bars à tango du quartier étaient bondés et nous sommes rentrés tard nous aussi au milieu des rires avec nos voisins de l'avenue Osvaldo Cruz . Pomi ,notre logeur nous a dit
d'aller chez Laurentes pour écouter le tango des " argentins "
Cette maison de 1893 aligne ses vieilles baies vitrées à l'angle du carrefour . Ainsi la scène se niche dans l'angle et ce soir la piste de danse semble bien petite pour recevoir tous les
danseurs .
Les femmes , élégantes , portent robes et jupes fendues sur le côté . Tango oblige .
Les hommes sont tout aussi élégants , cheveux gominés ou pas . Ambiance .
Ici le tango c'est sérieux . Il est inscrit au patrimoine de la ville de Buenos-Aires . Des écoles l'enseignent à un public jeune . Gotan project et d'autres formations musicales le présente
maintenant de manière plus moderne .